Le risque de 3e vague épidémique est réel
CPME Isère, Jérôme Lopez, président de la CPME Isère
Bilan 2020
La crise sanitaire qui a sévi tout au long de l’année 2020 fera que, forcément, cette année restera à jamais gravée dans nos mémoires. Dresser un bilan économique est compliqué dans la mesure où tous les secteurs d’activité n’ont pas été logés à la même enseigne et que tout un pan d’activité a été mis à l’arrêt total faisant l’objet de fermetures administratives.
Dans ce contexte si particulier, il semble que l’industrie iséroise a résisté malgré tout et ce, grâce à un bon démarrage sur le premier trimestre 2020 et à la mise en place rapide des PGE et du plan de soutien.
Pour autant, les investissements industriels ont fortement chuté. Ils ne se sont pas faits ou ont été reportés à plus ou moins longue échéance. En revanche, tout ce qui touche aux équipements dans le domaine de la santé ont, eux, largement progressé.
Le secteur alimentaire a bien fonctionné, la moyenne distribution alimentaire a vu sa fréquentation baisser mais le panier moyen a augmenté et il en est de même des commerces de proximité.
La crise sanitaire a accéléré les nouveaux modes de consommation, à savoir les ventes internet, le drive et le click & collect.
Les entreprises du secteur du BTP ont eu la double peine en 2020 :
le virus et les élections locales qui ont retardé les projets d’investissements. Mais les mesures contenues dans le plan de soutien ont compensé en partie cette baisse d’activité.
Les services ont subi la crise de plein fouet et notamment tout ce qui concerne le travail temporaire et la formation.
La fermeture des stations de ski a une incidence forte pour tout un pan d’activité industrielle en Isère. La maintenance des installations ne se fera pas et les stations n’investiront pas à court ou moyen terme dans de nouveaux projets de développement.
Perspectives 2021
En ce début d’année 2021, les préoccupations des chefs d’entreprise sont importantes car la reprise n’est pas au rendez-vous et le risque de 3e vague d’épidémie n’est pas à exclure.
Dans ce contexte, il convient de tout faire pour obtenir la possibilité d’un différé de remboursement d’une année supplémentaire pour les PGE et pour les entreprises qui en feront la demande. Cette décision appartient aux banques et celles-ci ne doivent pas abandonner les entreprises au milieu du gué.
Parallèlement, les employeurs espèrent que la motivation et l’investissement des salariés au sein des entreprises seront au rendez-vous quand la reprise pointera son nez, car les mesures d’activité partielle et de télétravail ne favorisent pas la cohésion ni l’esprit d’équipe.
Enfin, les récentes mesures qui consacrent le caractère automatique de l’arrêt de travail en cas de symptômes supposés Covid risquent d’entraîner une très forte augmentation des arrêts maladie et ouvrent la porte à un absentéisme incontrôlé risquant de désorganiser les entreprises.