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Emmanuel Bréziat, délégué général du Medef Isère

"Contrastes et incertitudes"

 

Bilan 2022 : L’année 2022 se solde positivement, malgré des vents contraires sur le second semestre. La croissance a bien résisté (2,5%) et le secteur privé crée beaucoup d’emplois. On peut aussi noter un nombre record d’immatriculations d’entreprises en 2022 (1 million), mais ce sont en grande majorité des micro-entreprises.

 

Nous pouvons également nous réjouir de la très bonne dynamique de l’apprentissage alimenté par la réforme du système, les aides gouvernementales et l’évolution des mentalités. Plus de 800 000 contrats ont été signés en 2022 contre 730 000 en 2021 qui était déjà une année record.

 

En 2023, les défaillances d’entreprises devraient à nouveau augmenter. En 2022, on constate 41 000 défaillances (contre 28 000 en 2021) ; ce chiffre reste 20 % inférieur à celui de 2019. En 2023, les défauts pourraient dépasser les 50 000 du fait de plusieurs facteurs : crise énergétique, effet rattrapage post-Covid, remboursement des PGE, ralentissement de l’activité.

 

Ces mêmes facteurs vont contribuer à une baisse du taux de marge des entreprises qui devrait se situer autour de 30 % de la valeur ajoutée, contre 31,4 % en 2022 et 34,2 % en 2021. Cette moyenne est à prendre avec beaucoup de recul vu les fortes disparités entre les secteurs d’activité. Dans la même veine, on s’attend également à une stagnation de l’investissement des entreprises.

 

Dans ce contexte assez sombre, on peut se féliciter des évolutions positives sur le terrain de l’énergie. Les efforts collectifs d’économies (baisse de 10 % de la consommation d’électricité) et la réouverture rapide de plusieurs réacteurs nucléaires éloignent les risques de pénuries et devraient calmer les hausses vertigineuses des prix. Espérons que nos dirigeants tirent les bons enseignements de cette crise. Seule une relance rapide et forte de notre filière nucléaire, tant malmenée depuis la fin des années 90, nous permettra de relever les défis de la décarbonation et de l’accès à une énergie pilotable à un prix abordable.

 

Compte tenu des pénuries de compétences dans tous les secteurs, l’emploi devrait assez bien résister au ralentissement de l’activité attendu en 2023, mais de nombreuses questions vont peser sur les prochains mois. Le pic inflationniste est-il derrière nous ? Jusqu’où va aller la BCE dans le resserrement de sa politique monétaire et la hausse des taux ? Comment va évoluer la guerre en Ukraine ? Quid de l’évolution de la crise Covid en Chine ?

 

Sur le plan local, nos entreprises vont devoir affronter ce contexte tendu. Le Medef Isère sera à leurs côtés pour les informer, les conseiller et les accompagner au mieux. Mais au-delà de cette conjoncture difficile, la dynamique « structurelle » de notre département est particulièrement positive :

  • L’Isère attire de plus en plus de touristes, en été comme en hiver • Pour la première fois depuis plus de 20 ans, des projets industriels majeurs se déploient sur notre territoire
  • Notre tissu d’entreprise est très bien positionné sur les secteurs d’avenir (énergies décarbonées, numérique, micro-électronique, médical…)
  • Le réaménagement de l’A480 (qui sera complété par les travaux du Rondeau) apporte une vraie bouffée d’oxygène au territoire grenoblois. Cette fluidité retrouvée, associée aux perspectives d’un TER métropolitain à horizon de 10 à 15 ans, sont véritablement porteurs d’avenir.

 

Pour conforter cette dynamique nous devrons relever 3 défis majeurs : les compétences, le logement et le foncier. En effet, pour attirer des collaborateurs sur notre territoire il faut pouvoir les loger dans de bonnes conditions. Pour développer des projets, en particulier industriels, il faut du foncier.