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Emmanuel Bréziat, Délégué général du Medef Isère

« Une situation solide mais un ralentissement attendu »

Bilan 1er semestre 2023 :

Contre toute attente, la croissance du PIB accélère sensiblement au deuxième trimestre (0,5 % en rythme trimestriel contre 0,1 % au premier trimestre). Ceci s’explique principalement par la bonne tenue du commerce extérieur ; les exportations se redressent par rapport au 1er trimestre (+2,6 % contre -0,8 %). Au premier semestre 2023 le déficit commercial en biens atteint 54 milliards d’euros, soit une nette baisse par rapport au deuxième semestre 2022 (89 milliards d’euros).

 

La demande intérieure reste dégradée et contribue négativement à la croissance pour le troisième trimestre de suite. L’inflation impacte la consommation des ménages qui recule de 0,4 %. En 18 mois les achats alimentaires ont chuté de 11 % : on n’avait pas constaté une telle baisse depuis 1980. Malgré le renchérissement du coût du crédit, l’investissement des entreprises se maintient.

 

La hausse du PIB au deuxième trimestre porte l’acquis de croissance à 0,8 % pour 2023, soit un taux supérieur à celui de nos principaux voisins européens.

 

Perspectives fin 2023 :

Cependant les premiers indicateurs sont annonciateurs de mauvais résultats pour le troisième trimestre. L’activité dans les services connait un trou d’air depuis le début de l’été. Les industriels commencent à s’inquiéter pour leurs débouchés avec une baisse de la demande étrangère, en particulier celle provenant de la Chine et de l’Allemagne. L’indicateur du climat des affaires se dégrade en août et le moral des ménages reste bas. De ce fait, la dynamique d’épargne des ménages se poursuit (34 milliards d’euros collectés sur les livrets réglementés au 1er semestre 2023, soit presque deux fois plus qu’au 1er semestre 2022).

 

L’ensemble de ces éléments laisse présager une croissance nulle, voire négative, pour le troisième trimestre. Le processus de désinflation semble enclenché mais personne ne peut dire à quel rythme il se poursuivra.

 

Notons que la situation de l’emploi continue à rester très favorable, en particulier en Isère. Nous sommes désormais en dessous de 6 % de demandeurs d’emploi, un chiffre historiquement bas. Dans le Voironnais on est même en dessous de 5 %. Au global, une bonne partie de notre tissu économique local est positionné sur des secteurs particulièrement porteurs (semi-conducteur, numérique, transition énergétique…) et nous ne pouvons que nous réjouir des projets industriels d’ampleur (et ce malgré une grave raréfaction du foncier « économique »).

 

Préoccupations :

Au-delà de ce ralentissement global attendu, nos inquiétudes principales portent sur le secteur du logement. Renchérissement du crédit, durcissement des règles d’octroi, prix des matériaux, fuite des investisseurs privés du fait des nouvelles règles qui encadrent le dispositif Pinel… Tous ces facteurs s’additionnent et pourraient conduire d’ici à 2025 à une crise aussi grave que celle du début des années 1990. Il est urgent que les autorités prennent la mesure de ce qui s’annonce et « corrigent le tir ». Les salariés de nos entreprises ont besoin de pouvoir se loger dignement et dans des conditions financières acceptables.