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Jérôme Lopez, Président de la CPME Isère

"Il est donc prévisible que l’investissement industriel ralentira en 2024"

Bilan 2023 : En ce début d’année, la conjoncture économique se dégrade et ce phénomène semble plus marqué malheureusement pour les TPE-PME que pour les grandes entreprises. Dans ce contexte, on observe un allongement des délais de paiement.

 

Le deuxième trimestre 2023 se traduit par une dégradation de la situation globale : les chiffres d’affaires sont en baisse et les trésoreries détériorées.

 

L’impact de l’inflation se fait ressentir et de fait, les marges des entreprises se réduisent.

 

Les chefs d’entreprise sont pris en étau entre les augmentations de prix de leurs fournisseurs et la pression des clients qui réclament une diminution de leurs prix.

 

Compte tenu du resserrement des conditions d’accès des PME aux crédits bancaires dès 2023 qui, semble-t-il, perdurera en 2024, les entreprises ont été contraintes de puiser dans leur trésorerie pour financer leurs investissements et les réserves de liquidités sont épuisées dans bien des cas.

 

C’est très probablement ce mauvais signal sur la santé des PME qui a incité le ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique à prolonger jusqu’en 2026 l’accord qui permet aux entreprises de repousser, à l’amiable avec les banques, leurs échéances de PGE.

 

Sujet sur lequel la CPME s’est fortement investie mais qui ne reçoit de la part du ministre qu’une réponse décevante et insuffisante. Il est donc prévisible que l’investissement industriel ralentira en 2024.

 

Le coût de l’énergie reste un sujet préoccupant pour un grand nombre de dirigeants.

 

Dans le bâtiment, la nouvelle année s’annonce compliquée, notamment du fait de la hausse des taux d’intérêts et les travaux publics souffrent déjà à cause de la baisse de la commande publique qui doit absorber les hausses du coût de l’énergie.

 

Le secteur de la réparation automobile est très fortement impacté par la hausse vertigineuse du prix des pièces détachées et les clients n’ont plus les moyens de faire réparer leurs véhicules.

 

Concernant les assurances, les hausses ne passent plus auprès des clients et si la note financière de l’entreprise est dégradée, les grandes compagnies ne regardent plus les dossiers. Enfin, du fait des phénomènes climatiques, des territoires entiers deviennent inassurables.

 

Les sociétés de communication et de marketing digital ont connu une fin d’année 2023 difficile et le redémarrage de 2024 est poussif.

 

Préoccupations et perspectives début 2024 : Côté préoccupations des chefs d’entreprise, les pénuries de main d’œuvre restent très fortes et les problématiques de recrutements persistent. Par ailleurs, on observe une augmentation sensible des arrêts de travail pour cause de maladie de la part des salariés.

 

Dans cette ambiance morose, nous ne pensons pas cependant que le taux de chômage devrait augmenter en 2024 car les entreprises veulent garder leur main d’œuvre devenue rare.

 

D’une façon généralisée, nous ressentons que les chefs d’entreprise sont cannibalisés par une multitude de contraintes auxquelles ils doivent faire face et que leur moral décline. C’est un signal sur lequel nos gouvernants doivent se montrer attentifs