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Jérôme Lopez, Président de la CPME Isère

Jérôme Lopez, Président de la CPME Isère

"Nous espérons une accalmie politique et règlementaire qui relancera la confiance"

Bilan 2024 : L’année 2024 s’inscrit dans la continuité des trois années précédentes d’un point de vue climat d’incertitude et de transformation de nos modèles économiques.

 

Si certains secteurs s’en sortent mieux que d’autres tels que les métiers du chiffre, de l’informatique, ou encore avec le démarrage intense d’une activité nucléaire, la majorité des entreprises, tous secteurs confondus, ont souffert d’un manque de visibilité, avec un fort ralentissement de la consommation et de l’investissement.

Si un espoir de reprise était attendu sur la fin du premier semestre, l’actualité politique en a décidé autrement, impactant ainsi la confiance des dirigeants et entrainant un fort ralentissement de l’investissement, voire en annulant certains recrutements et touchant ainsi également les contrats d’apprentissage.

Les retards de règlement s’accentuent, entrainant en cascade une tension sur la trésorerie des sociétés.

L’inflation, même si elle est restée plus modérée que les deux années précédentes, a continué à peser sur les marges des sociétés.

L’ensemble de ces facteurs conduira à une année record en termes de défaillances d’entreprises. La reprise espérée pour septembre n’a pas été au rendez-vous, avec des reports massifs de projets sur 2025.

L’activité de communication et évènementielle voit son portefeuille se vider sur la fin d’année, sans nouveaux projets.

La construction est en berne, sans perspectives de reprise.

Dans ce contexte, les préoccupations des chefs d’entreprise évoluent, avec toujours des problématiques de pénuries de main-d’œuvre, aussi bien sur les profils spécialisés que sur les profils sans qualification.

A cela vient s’ajouter une augmentation de l’absentéisme et des arrêts de travail pour cause de maladie de la part des salariés, ainsi qu’une difficulté à fidéliser le personnel, tout cela donnant une vision de perte de la valeur du travail.

Le secteur assurantiel est en totale refonte avec une faible appétence des assureurs et les capacités de souscription en forte baisse. Un acteur majeur du marché va redresser significativement son portefeuille, impactant le nombre de résiliations ou la hausse importante des primes, rendant les autres assureurs très prudents sur les souscriptions avec un placement des affaires difficiles.

Le secteur automobile, enregistre un fort recul de la vente des véhicules neufs et l’entretien souffre, de la même façon que les commerces, de la baisse du pouvoir d’achat des ménages. En 2025, une vigilance sera de mise sur l’état de la trésorerie des entreprises du secteur.

Dans l’industrie, l’activité perdure, les carnets de commandes ont une visibilité plus courte. Un rallongement des délais de paiement est observé.

Un gros coup de frein est aussi constaté pour les sous-traitants de l’automobile avec un redémarrage possible en termes de volume en début d’année. En fonction du secteur d’activité, de la diversification et de la croissance externe, certaines industries se portent bien ou sont stables.

D’autres secteurs, quant à eux, constatent une baisse d’activité. Une trésorerie saine permettra de prévoir l’année.

Le secteur du déménagement souffre terriblement avec notamment une activité devenue très saisonnière. Plusieurs entreprises du secteur déposent le bilan.

Concernant le commerce et la distribution, on note une baisse du pouvoir d’achat des consommateurs. Les marges diminuent et les frais de personnel augmentent.

Le secteur du recrutement souffre d’un manque de candidats qualifiés avec notamment un problème de compétences.

Le secteur de la logistique quant à lui investit beaucoup dans les bâtiments et se porte plutôt bien.

Sur le plan des grands projets structurant pour l’agglomération, malgré tous les efforts de prise en compte des critères respectueux de l’environnement, le monde économique déplore qu’il soit freiné par une opposition virulente à préparer l’avenir : le projet du téléphérique en est un parfait exemple.

 

Perspectives début 2025 : Début 2025 s’annonce encore en demi-teinte, nous espérons une accalmie politique et règlementaire qui relancera la confiance et massivement les projets, tout en stimulant ainsi la construction, ayant un effet bénéfique sur l’ensemble du territoire. La transition énergétique, le plan de maintenance des centrales nucléaires, les applications de l’IA, sont autant de pistes d’activité de développement économique.

Nos chefs d’entreprise doivent continuer à se réinventer et à investir, tant dans les compétences du personnel, dans les organisations que dans les nouvelles technologies, car l’économie est un cycle et il faut être prêt au redémarrage rapidement, surtout quand les cycles sont de plus en plus courts.